Zéro-gâchis, un site innovant pour vendre des produits dépassés

Deux jeunes frères viennent de se lancer dans une entreprise de lutte contre le gaspillage. Leur idée : brader les produits presque périmés.

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Deux anciens étudiants en école de commerce lancent une entreprise pour créer des rayons spéciaux pour produits bientôt périmés.
Philippe Vacher / MaxPPP

Source AFP

Un rayon spécial pour les produits périmés, l’idée a de quoi séduire. Deux jeunes frères ont créé zéro-gâchis, un site qui référence gratuitement les produits presque périmés dans les grandes surfaces avec une carotte pour le consommateur : des réductions pouvant aller jusqu’à 70 %.
Paul-Adrien et Christophe Menez étaient place de la République mercredi pour la première Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire.
A moins de 25 ans, ces deux Bretons ont quitté les bancs de leurs écoles de commerce et d’ingénieur pour se lancer dans la lutte (qu’ils espèrent néanmoins lucrative) anti-gaspi.
Leur idée : référencer chaque matin sur le site zero-gachis.com une liste de produits démarqués dans leurs supermarchés partenaires car ils s’approchent de leur date limite de consommation.

Le service est gratuit pour l’internaute.
C’est le supermarché qui paie : il paie le service rendu de référencement et la mise en place d’un rayon « zéro-gâchis » bien visible et qui rassemble tous les produits bradés.
La grande distribution y a intérêt, insistent les deux entrepreneurs en herbe. Car jeter coûte cher : environ 1 euro pour 10 kg, et la grande distribution jette quelque 750 000 tonnes de produits frais invendus par an !
Et le résultat est payant puisque les six premiers supermarchés ayant souscrit au service ont sauvé 151 tonnes de marchandises en un an, assurent ses promoteurs.
20 kg de nourriture jetés par an en moyenne »Les consommateurs sont demandeurs de solutions pour faire des économies, mais les industriels et les distributeurs sont à la traîne », insiste Xavier Terlet, spécialiste de l’innovation dans le secteur agroalimentaire et à la tête du cabinet XTC.
« Il y a encore des problèmes de dosages, d’emballage pour conserver plus longtemps des produits, de gestion des restes », poursuit Xavier Terlet.
Pour lui, une initiative comme zéro-gâchis peut permettre de faire bouger les lignes car, dans ce cas-là, c’est le consommateur qui impose ses choix de consommation dans le magasin, et non l’inverse.

Zéro-gâchis vient par ailleurs de nouer un partenariat avec l’association Aux goûts du jour, qui anime des ateliers de sensibilisation au gaspillage. Le but est de pouvoir mettre en place ce type d’ateliers dans les grandes surfaces partenaires de la start-up.
Un Français jette en moyenne 20 kg de nourriture par an, dont 7 kg encore sous emballage, soit une dépense inutile de 400 euros par an et par ménage.
« Jeter une baguette de pain revient à vider une baignoire d’eau », illustre Emmeline Verriest, directrice de l’association.
La plupart des enseignes de la grande distribution ont signé le pacte national anti-gaspi, lancé par le gouvernement en juin et qui vise à réduire de moitié le gaspillage d’ici à 2025.
Néanmoins, toutes les enseignes et tous les industriels n’ont pas le même engagement sur le sujet. Pour FranceNature Environnement, association de défense de l’environnement et signataire du pacte gouvernemental, il est important de veiller à ce que les engagements des signataires soient « aussi dirigés vers l’amont (distribution, transformation, production) et non uniquement vers l’aval (consommateurs) », insiste-t-elle dans un communiqué publié mercredi.

Publié le 29 octobre 2013, dans Aurélie Mutel. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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