Alimentation: les Haut-Normands friands de circuits courts

Alimentation. Mieux manger, soutenir l’activité locale, créer du lien social… Pour diverses raisons, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à acheter des produits locaux. Vraie tendance ou phénomène de mode ?

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Leur nombre est passé du simple au double dans l’agglo de Rouen », se souvient Marie Mabille. Entre 2010 et 2011, les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), partenariat solidaire et local entre un groupe de consommateurs (eux préfèrent le terme consomm’acteurs) et des producteurs, ont connu un boom en Haute-Normandie. Il y en a aujourd’hui 55, qui rassemblent près de 1 865 familles et 80 producteurs, dont 80 % bio. « Mais depuis environ un an, ça stagne », reconnaît l’animatrice du réseau des Amap de la région, subventionné par le conseil régional. « Le nombre d’Amapiens (qui paient à l’avance leur consommation sur une période définie, ndlr) chute assez fortement depuis 2011 », confie Agnès Langin, présidente de l’Amap de Bernay, qui est passée de 120 à une cinquantaine d’adhérents. « Ça augmente, mais la progression est très lente », indique Linda Bedouet, de la ferme des Rufaux, qui distribue ses produits dans quatre Amap. Certaines, comme celle de la Croix de pierre à Rouen, ont du mal à retrouver des bénévoles actifs. Dans le même temps, de nouvelles Amap sont en gestation, comme à Clères… « Il y a un petit coup de mou », confirme Daniel Caillemet, président de l’Amap de Rouen rive gauche, où adhèrent tout de même cent vingt personnes. Pour savoir pourquoi il n’y a plus de liste d’attente depuis un an et demi, le bureau a lancé une enquête. Plusieurs facteurs l’expliquent : création de nouvelles Amap, déménagements, manque de temps, problèmes de stationnement… Et aussi l’explosion d’autres systèmes de vente.

Depuis six ans, le site potimarron.com propose de commander ses fruits et légumes sur internet et de les recevoir sur son lieu de travail ou de venir les retirer dans une des 160 boutiques relais présentes dans la région. « Chaque semaine, nous vendons entre 1 500 et 2 000 paniers, indique Amaury Boulnois, le gérant de l’entreprise chez qui 70 % des produits sont locaux. Le nombre de clients monte gentiment. » Toutes les semaines, la société civile d’exploitation maraîchère Robert, installée à Saint-Martin-de-Boscherville, vend près de 70 paniers dans les gares de Rouen, Oissel et Saint-Aubin-les-Elbeuf. « On n’avait pas de pouvoir sur le prix de vente en fournissant les grandes surfaces », explique l’entreprise. À Houquetot, près de Bolbec, Julie Liver-Carlesi vient de créer une antenne de « La Ruche qui dit oui ». Les clients commandent leurs produits via internet et viennent les chercher une fois par semaine. « L’idée c’est de supprimer les intermédiaires, manger bio et travailler avec des producteurs locaux », précise la responsable. Elle en a déjà convaincu dix-sept, et 82 clients.

Une autre preuve que les produits locaux attirent de plus en plus de « consomm’acteurs » ? Les enseignes de la grande distribution s’emparent du concept les unes après les autres. Un signe qui ne trompe pas.

CHARLY LE GAL pour Paris Normandie

Publié le 26 septembre 2014, dans Aurélie Mutel. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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